Le Lys dans la vallée
2h30/3h15/3h45
Fort de ses séjours au château de Saché, Honoré de Balzac a situé l’intrigue du roman Le Lys dans la vallée (1836) au cœur de la vallée de l’Indre, entre Saché et Pont-de-Ruan. Félix de Vandenesse y demeure chez M. de Chessel, au château de Frapesle. Il rend régulièrement visite à la comtesse de Mortsauf, au château de Clochegourde, et à la fin du roman, il séjourne dans une petite chambre du château de Saché. À partir de citations extraites de l’ouvrage, vous allez découvrir des paysages et des manoirs qui ont inspiré le récit de Balzac... Bonne balade !
10/13/14.5 Km
Durée2 à 3 heures, Moins de 2 heures, Plus de 3 heures
- 1Départ Parking ou parc du Musée Balzac - Château de Saché
- 2Eglise de Saché
- 3Ponts de Saché
- 4Bords de l'Indre
- 5Vers le carroi (atelier calder, lieu de résidence et de création artistique)Vue sur le château de la Chevrière
- 6Clos de vignes
- 7Allée du Château de la Chevrière
- 8Bois
- 9Vue sur le Manoir de Vonnes
- 10Prairie
- 11Vue panoramique sur la vallée de l'Indre
- 12A l'ombre d'un noyer
- 13Vers Pont De Ruan

Je demeurai quelques jours dans une chambre dont les fenêtres donnent sur ce vallon tranquille et solitaire dont je vous ai parlé. C’est un vaste pli de terrain bordé par des chênes deux fois centenaires, et où par les grandes pluies coule un torrent.

Au sortir de l’église, madame de Chessel proposa naturellement à ses voisins de passer les deux heures d’attente à Frapesle, au lieu de traverser deux fois l’Indre et la prairie par la chaleur.
Je passai l’Indre sur le pont du moulin Rouge, et j’arrivai dans la bienheureuse toue en face de Clochegourde où brillait une lumière à la dernière fenêtre du côté d’Azay.

Malgré la chaleur, après le déjeuner, je descendis dans la prairie afin d’aller revoir l’Indre et ses îles, la vallée et ses coteaux dont je parus un admirateur passionné.
En montant le chemin qui côtoie Clochegourde, j’admirais ces masses si bien disposées, j’y respirais un air chargé de bonheur.
Nous allâmes par le plus beau temps vers les vignes, et nous y restâmes une demi-journée. Comme nous nous disputions à qui trouverait les plus belles grappes, à qui remplirait plus vite son panier !
Peut-être eus-je un petit mouvement de vanité quand le fouet des postillons claqua dans la nouvelle avenue qui de la route de Chinon menait à Clochegourde, et qu’une grille que je ne connaissais pas s’ouvrit au milieu d’une enceinte circulaire récemment bâtie.

Soit une longue allée de forêt semblable à quelque nef de cathédrale, où les arbres sont des piliers, où leurs branches forment les arceaux de la voûte, au bout de laquelle une
clairière lointaine aux jours mélangés d’ombres ou nuancés par les teintes rouges du couchant point à travers les feuilles
et montre comme les vitraux coloriés d’un chœur plein d’oiseaux qui chantent.

Cette habitation, qui fait un bel effet dans le paysage est en réalité modeste. Elle a cinq fenêtres de face, chacune de celles qui terminent la façade exposée au midi s’avance
d’environ deux toises, artifice d’architecture qui simule deux pavillons et donne de la grâce au logis.

Le comte me fit admirer la vue de la vallée, qui, de là, présente un aspect tout différent de ceux qu’elle avait déroulés selon les hauteurs où nous avions passé. Là, vous eussiez dit d’un petit coin de la Suisse.
Là se découvre une vallée qui commence à Montbazon, finit à la Loire, et semble bondir sous les châteaux posés sur ces doubles collines ; une magnifique coupe d’émeraude
au fond de laquelle l’Indre se roule par des mouvements de serpent.
Si cette femme, la fleur de son sexe, habite un lieu dans le monde, ce lieu, le voici ? À cette pensée je m’appuyai contre un noyer sous lequel, depuis ce jour, je me repose toutes les fois que je reviens dans ma chère vallée.
Je descendis, l’âme émue, au fond de cette corbeille, et vis bientôt un village que la poésie qui surabondait en moi me fit trouver sans pareil.